PDDSE actualisé : Comment gérer les risques et mieux piloter le secteur ?
Au cours de la première revue sectorielle de 2013 du
secteur de l’éducation, le plan de gestion des risques liés à la mise en œuvre
du Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Education (PDDSE) actualisé et
le nouveau dispositif de pilotage ont été présentés aux divers acteurs du
secteur et aux Partenaires Techniques et Financiers (PTF).
« Le plan de gestion des risques est une
innovation et une exigence préalable à l’endossement du PDDSE actualisé par les
PTF du secteur ». Ainsi s’était exprimé Eric Totah, secrétaire général du
ministère de la culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme, lors
de la présentation du rapport à la cérémonie de la clôture de la revue
sectorielle 2013 du secteur de l’éducation. La présentation du plan d'action de
gestion des risques de mise en œuvre du PDDSE sur la période 2013-2014 faisait
partie des communications présentées au cours de cette revue. Elle a été
assurée par Mr Djènontin accompagné par Mohamed ABOUBAKARI, Directeur de la Planification et de la
Prospective (DPP) du Ministère des Enseignements Maternel et Primaire (MEMP).
« Il a mis en exergue les principales actions à
mener pour atténuer les risques liés à l’amélioration du pilotage du secteur, à
l’allocation équitable des enseignants, à l’amélioration de la gestion des flux
et à la maitrise du temps scolaire », a rappelé Eric Totah. Ce fut une
présentation de façon détaillée des objectifs de ce plan, des actions et des activités
échelonnées sur la période 2013-2014.
Plan
de gestion des risques…
Améliorer la performance du secteur. Voilà
l’objectif général de ce plan de gestion des risques présenté sous plusieurs
actions et activités.
Il vise à améliorer les acquis scolaires en assurant
un temps scolaire intégral et bien utilisé. A travers l’organisation des
élections professionnelles sectorielles, l’élaboration d'une politique
enseignante pour améliorer le dialogue social, la déconcentration de
l'inspection pédagogique dans le secondaire général, technique et professionnel,
la mise en œuvre des recommandations issues de l'étude sur le temps scolaire.
Il vise aussi à améliorer la disponibilité des
enseignants de qualité et leur allocation. Par le recrutement des enseignants
par les communes et le renforcement du rôle des structures déconcentrées dans
la gestion des ressources humaines placées sous leur autorité.
Il y a aussi dans ce plan un volet qui permettra de
mettre en place le dispositif de régulation des flux. Avec l’institution de
l'obtention du BEPC comme condition d'accès au 2nd cycle du secondaire, le respect
des âges et profil d'entrée dans les différents cycle et la maîtrise des
effectifs au supérieur.
Ce plan vise également à améliorer la mise en œuvre
des actions sur les fonds transférés aux communes FADEC. Par le suivi de la
consommation des ressources transférées aux communes et l’actualisation des
textes sur la décentralisation.
Un autre objectif de ce plan vise à renforcer la
coordination du secteur. Avec l’opérationnalisation des organes de pilotage et
de suivi du secteur et l’élaboration et mise en place du mécanisme de
suivi-évaluation du PDDSE.
Et enfin suivre la mise en œuvre du plan de gestion
des risques par la mise en place du cadre de concertation entre les PTF et le
gouvernement.
Le communicateur a rappelé que ce plan de gestion a
été adopté par le gouvernement. Et il sera mise en place un tableau de bord
pour son opérationnalisation.
Des
raisons d’être optimiste…
Plusieurs participants ont exprimé leur satisfaction
par rapport à ce plan. Mais néanmoins quelques uns ont mis l’accent sur des
points qu’ils pensent important de considérer dans les risques de mise en œuvre
du PDDSE actualisé.
Par exemple la politisation du système. « Le
communicateur a parlé de la politisation du système. Mais dans sa communication
on n’a plus retrouvé cette politisation comme une entrave », a interrogé
Mr NKOUE, inspecteur. Il a précisé que c’est un problème sérieux. « Le tps
perdu par les enseignants pour la politique dépasse celui perdu pour les
revendications syndicales », a-t-il ajouté. Et plusieurs autres
participants ont également insisté sur cet aspect. Avant de proposer que les
enseignants ne soient plus engagés dans les bureaux de vote et qu’un comité
soit mise en place pour réfléchir sur ce phénomène. Plusieurs propositions ont
été également faites par rapport à la tricherie au cours des examens, à la
révision de l’âge d’entrée au maternel et aux critères d’entrée dans les écoles
professionnelles.
Sur un autre plan, certains participants ont noté la
non prise en compte des risques financier et même matériel du programme. « Je
n’ai pas vu parmi les risques le risque financier… Je me situe au-delà du
PDDSE, au-delà de 2015, où on aura à sauvegarder les acquis, est-ce que l’Etat
sera en mesure de supporter les dépenses ? Est-ce que vous allez encore
demander l’appui des PTF ? Il peut arriver que des bailleurs décident de
ne pas continuer de financer le système, est-ce que des mécanismes sont prévus
pour pallier à ce risque là ? ». Autant d’inquiétudes qui trouvent
leurs réponses dans le fait que les risques pris en compte dans ce plan
proviennent des évaluations effectuées avec tous les partenaires donc ce plan
de gestion prend en compte les risques liés à la mise en œuvre du PDDSE.
Les participants ont également demandé qu’il y ait
une vulgarisation et un suivi rigoureux de ce plan. Pour Mr DJENONTIN, c’est le
comité de pilotage de la mise en œuvre du PDDSE actualisé qui a la lourde
responsabilité d’assurer le respect dans l’accomplissement de tous ce qui est
prévu dans ce plan.
…A
travers une synergie dans le pilotage
« Si le dispositif de pilotage n’est pas mis en
place et ne fonctionne pas correctement, ce n’est pas évident qu’on puisse
aboutir à une bonne mise en œuvre du PDDSE actualisé ». Ce fut la première
remarque apportée par le DPP du MEMP dans sa présentation du nouveau dispositif
de pilotage du secteur. Il a donné la structuration de ce dispositif avec tous
les organes impliqués et leur rôle. Il ya le comité de pilotage du secteur de
l’éducation (CPSE) composé de tous les ministres de l’éducation, du ministre en
charge du développement, du ministre en charge des finances, le conseiller en
charge de l’éducation du chef de l’Etat, du président du CNE et du chef de file
des PTF. Le comité de coordination du secteur de l’éducation (CCSE) composé entre
autres des directeurs de cabinet des ministères en charge de l’éducation, des
directeurs généraux des politiques de développement, des directeurs de le
planification et de la prospective, des directeurs des ressources matériels et
financiers. Il est appuyé dans son rôle par le secrétariat technique et
permanent (STP) du PDDSE. Le comité de suivi des décaissements et des marchés
et L’unité d’appui technique et de suivi des fonds
Dans sa présentation, il a donné en détail le rôle
de chaque organe de pilotage. Plusieurs participants ont, dans leurs
interventions, apprécié ce dispositif et
insisté sur la mise en œuvre effective de ce qui est programmé. « Ce
dispositif nous arrange tous et cela allège une certaine lourdeur que nous
avons tous constaté dans la gestion », a précisé un participant. Un autre
participant a rappelé l’importance de la déconcentration de ce dispositif de
pilotage pour une meilleure gestion du système au niveau local.
Par
Ablawa BOKO
(Réalisé en Mai 2013 pour Education Tribune)
Commentaires
Enregistrer un commentaire